Compte-Rendu de l’AG de l’Association « Sauvons Saint-Martin d’Ayguebonne »
le 25 juillet 2017 à Candas
Membres du CA présents : A.Douzou (P), O.Nasr(T), R.Lescoeur (S), D.Delheure, Ghislaine Nasr, A.Bernât, RémiAzémar
Excusée : F.Galès
21 adhérents présents
1) Rapport annuel 2016 (par Alain Douzou, Président de l’association)
En introduction, Alain Douzou remercie les présents et note avec plaisir que leur nombre est plus élevé que l’année passée.
Le conseil d’administration de l’association s’est réuni trois fois dans l’année écoulée entre juillet 2016 et juillet 2017.
Concernant le projet principal de notre Association, qui est la sauvegarde et la rénovation de l’ancienne église de Saint-Martin d’Ayguebonne, les perspectives se sont améliorées depuis juillet 2016. La succession de Madame Lacaze, propriétaire en titre de l’église de Saint-Martin décédée en Mars 2016, a été pratiquement finalisée. L’église elle-même et quelques parcelles autour de l’église doivent revenir à la commune de Montjaux conformément à la volonté des héritiers de Mme Lacaze. Pour ce faire, Mr Abadie géomètre s’est déplacé sur le terrain le 17 novembre 2016 en compagnie notamment du Maire de Montjaux, de Mm Macq pour les héritiers, des voisins des parcelles concernées et de membres de notre association.
Le résultat à porter au cadastre de la commune consiste en trois nouvelles parcelles de 1448 m2 (sections E 1093, 1095 et 1096) qui intègrent l’ancienne parcelle de l’église, l’espace au-dessus jusqu’au chemin communal et en dessous jusqu’à l’ancien chemin rural (devenu communal). Ceci inclut la ruine voisine de l’église qui en dépendait très probablement.
Cette nouvelle configuration qui a trouvé l’assentiment des héritiers, de la commune de Montjaux et des riverains a été envoyée à Maître Calmel, notaire à Millau le 18 avril 2017 sans suite à ce jour malgré plusieurs rappels !
Ces retards sont évidemment dommageables à la protection de l’édifice dont on constate la dégradation . L’étape suivante sera la concrétisation d’un bail emphytéotique d’une durée de 18 ou 25 ans accordé par la mairie de Montjaux à notre association.
Mais actuellement, faute d’un statut juridique stable, il nous est impossible de lancer des consultations officielles auprès des entreprises de maçonnerie pour des devis.
Néanmoins, nous avons pris des contacts avec des entreprises susceptibles de faire les premiers travaux de sauvegarde du bâtiment.
De nombreux projets de restauration de bâtiments en mauvais état ont des estimations de
coûts de plusieurs dizaines de milliers d’euros, voire plus. Actuellement, nous avons des contacts pour l’arasage des murs et pignons ainsi qu’une couverture sommaire de la nef pour moins de 15.000€. C’est une somme que notre association -en l’état- peut envisager avec quelques soutiens.
Un débat s’instaure avec les participants de l’AG sur la compatibilité d’une telle offre avec les contraintes des « monuments historiques » en termes de matériaux et de technicité ‘à l’ancienne’ des intervenants… Une alternative est de confier la restauration à une association reconnue telle ‘Remparts’ (château de Montagut) mais les tarifs sont nettement plus élevés et hors de portée à court terme (vue l’urgence) de notre association. Autre débat de l’AG : le niveau d’assurance et/ou de protection du site pour traiter les questions de responsabilité sur le futur chantier.
En tout état de cause, nous ne saurions trancher ces questions avant que le statut juridique ne soit finalisé et que l’on ait revu l’architecte des monuments historiques ainsi que le service archéologique départemental qui nous a cependant autorisés à dégager les amoncellements de pierres aux pieds des murs sous la responsabilité d’Alain Bernât.
En conclusion, les choses avancent (pas assez vite à notre goût) et l’on a bon espoir de pouvoir lancer les prochaines opérations (recherche de financement et déclenchement des travaux) en 2018.
2) Bilan de l’année écoulée
Nous rappelons le succès des deux rendez-vous de l’été 2016 :
- le 28 juillet, une visite guidée par Alain Bernât, spécialiste d’archéologie habitant à Marzials, des pressoirs en grès présents sur la commune (Ayguebonne, la Roubière, Marzials, Collégeats…). La visite, très bien documentée et agrémentée d’un pique-nique, a été suivie et appréciée par une trentaine de participants
- le 23 août, un exposé de Louis Valès promoteur du renouveau de la viticulture dans la vallée du Tarn qui a captivé le public convié ensuite à une dégustation des vins de Candas et de la vallée du Tarn ainsi que de produits locaux.
3) Comptes annuels et Adhésions
Le nombre total d’adhérents, à jour de cotisation, à la date de l’AG est de 41. Au jour de ce compte-rendu, il est de 51.
Depuis la création de l’association, 101 personnes ont adhéré pour une ou plusieurs années.
Le compte de résultat de l’Association au 1er juillet 2017 affiche un excédent de 2188,61 €
5) Renouvellement du Conseil d’Administration de l’Association :
Dans le cadre du renouvellement par tiers du CA, les mandats d’Alain Bernât, Rémi Azemar et Claire Marçais doivent être renouvelés. Ils se représentent et sont réélus.
4) Projets pour l’année en cours
- Une conférence programmée le même jour que notre AG (voir compte-rendu en fin de document).
- Une marche découverte des vestiges militaires de Montjaux le 22 août (voir également en fin de document)
- Un projet d’édition d’un fascicule sur Saint-Martin d’Ayguebonne dans la série Focus qui traite du patrimoine de Millau et ses alentours.
Et, bien sûr, il convient toujours de :
- conforter la structure de l’association (afin de la rendre opérationnelle lors du futur transfert de propriété de la parcelle cadastrale portant l’église Saint-Martin d’Ayguebonne)
- populariser l’action de l’association auprès de la population locale et des amateurs de monuments anciens,
- rassembler des fonds pour la sauvegarde du bâtiment (voir exposé sur la Fondation du Patrimoine). En particulier, nous devons nous montrer plus proactifs lors des événements organisés pour susciter des adhésions et consolider davantage le soutien financier des sympathisants lors de nos rencontres estivales.
La réunion se termine bien sûr par une excellente fouace de Saint Rome du Tarn et un superbe rosé des côtes de Millau (issu en partie du coteau de Saint-Martin)
Remi Lescoeur
pour le bureau de ‘Sauvons Saint-Martin d’Ayguebonne’
Montjaux-Candas (Article paru dans le Midi Libre)
Un moment d’enchantement
Mardi 25 juillet à la salle des Jeunes de Candas, le public venu à l’invitation de l’Association « Sauvons St Martin d’Ayguebonne », est tombé sous le charme et l’envoûtement des « Fadarelles » et Géants peuplant l’imaginaire des populations des Causses.
Par leur talent de collecteurs de légendes, leur approche scientifique (conviant ethnologie, toponymie, étymologie), leur humour, Katia Fersing et Jacques Astor ont fait revivre ces êtres invisibles, évoquant leur origine lointaine (probablement néolithique), leur fonction dans la société, leur ancrage dans des lieux particuliers des Causses, en s’appuyant sur des projections et l’écoute de récits enregistrés. Ces légendes présentes jusqu’à une période récente dans la mémoire des « Anciens », ont en effet traversé les siècles (les millénaires ?) malgré le Christianisme et la Société Moderne.
C’est autour d’un pot (fouace et vins locaux) que les assistants ont poursuivi l’évocation de ces êtres troublants porteurs de questionnements. L’Association convie par ailleurs, le 22 août, à une marche découverte des « vestiges militaires médiévaux » de la Commune de Montjaux.
RDV à 9h au parking du « Champ Grand » après la sortie de Montjaux direction Rodez.
Montjaux – Marzials – Roquetaillade
Des vestiges médiévaux « redécouverts » et plébiscités
Mardi 22 Août dernier par un temps estival exceptionnel un groupe de plus de 70 personnes s’est retrouvé au matin pour participer à une journée découverte de différents sites défensifs médiévaux sur la commune de Montjaux, à l’initiative de l’association « Sauvons St Martin d’Ayguebonne ».
Guidés par Alain Bernât, archéologue et historien dont les connaissances, la verve et la pédagogie ont enthousiasmé les participants, ceux-ci ont pu repérer sur le sommet dominant Montjaux les traces d’une enceinte fortifiée datant de l’âge du fer (- 700 avant J.C) détectable aussi sur les photos aériennes, site stratégique réutilisé à l’époque féodale par les seigneurs locaux (les Malvas) avant d’être acquis vers 1160- 70 par les Comtes de Rodez pour contrôler l’accès au Lévezou.
Les restes visibles du Château-Vieux offrant un point de vue splendide sur un vaste panorama ont appartenu d’après Alain Bernât et Marc Vaissière (présent dans le groupe) à une bâtisse seigneuriale ayant succédé au XV° siècle au donjon initial établi par les Comtes de Rodez.
La descente sur Marzials à partir d’anciens chemins a permis de rejoindre le 2° lieu de visite appréhendé depuis les abords ombragés du presbytère du village où boissons et gâteaux attendaient les visiteurs.
Les éléments défensifs du bourg datant de la Guerre de Cent ans ont pu être décryptés grâce à Alain Bernât plan à l’appui : tour défensive devenue au XIX° s. clocher de l’église, les deux enceintes successives, les différentes portes. La déambulation permettait d’apprécier enceintes, tours et portes du bourg ; Françoise Galès prenait alors le relais pour faire découvrir les éléments d’architecture civile de maisons du XV° s. appartenant à des familles aisées.
La descente par le hameau d’Albignac permettait de rejoindre Roquetaillade où le piquenique s’effectuait sur la terrasse ombragée du « Petit Château » actuellement gîte de charme.
La venue de nouveaux participants a amené à la constitution de 3 groupes pour la visite intérieure de la tour seigneuriale attenante sous la conduite de Françoise Galès. Celle-ci spécialiste du patrimoine millavois a montré les similitudes surprenantes, plans et photos à l’appui avec la tour aragonaise de Millau (base du Beffroi) datant du XII° siècle. La qualité exceptionnelle du bâti, des voûtes, des ouvertures (fenêtres, archères dans des murs de 2,50 m) surmontées d’arcs et de tympans aveugles n’a pas manqué d’étonner des visiteurs enthousiastes.
Les rafraîchissements pris sous la tonnelle mise à notre disposition par les aimables propriétaires, Peter Hoopman et Virginie de La Chaise, ont permis de prolonger encore cette journée riche en informations, en rencontres et qui a ravi les participants prêts pour une nouvelle marche de découverte historique l’année prochaine.